L’ICONE, SYMBOLE DE LA RENCONTRE DE L’HOMME AVEC DIEU

        L’icône est une véritable synthèse des actes de constance en Christ, rendus à travers l’art de l’Église. Au-delà du signe de verticalité qu’elle évoque et sous lequel elle crée une relation d’interdépendance entre le ciel et la terre, l’icône a un rôle essentiel et déterminant sur la manière dont l’homme regarde Dieu, dès ses premiers instants de la vie, mais surtout sur le cadre dans lequel la Création vivante rencontre son Créateur. Des milliers de témoignages ont été enregistrés sur le visage mystérieux et l’existence de la vie dans le visage iconographique, qui continue d’exister aujourd’hui à travers l’œuvre de la grâce divine, qui nous pousse, dans la foi orthodoxe, à dire que l’icône est plus qu’une représentation iconographique et stylistique adaptée, mais c’est une force durable.

        Empreinte visuelle des saints prototypes, située au confluent entre la Tradition liturgique de l’Église et l’histoire du monde byzantin et post-byzantin, l’icône a également un puissant rôle éducatif, partageant avec les fidèles  les modèles saints  de la vie chrétienne.

La rencontre face à face avec Dieu nécessite l’apparition de l’état de perfection de l’image divine révélée au chrétien, qui recherche la perfection. Cette rencontre ne peut avoir lieu qu’à travers l’icône, qui porte en elle-même une représentation de l’image immuable et inébranlable de Dieu et des saints en qui il est glorifié. Seulement c’est à ce moment que l’icône atteint son rôle de fenêtre sur le ciel, à travers laquelle la vraie Lumière entre, de manière consensuelle, dans l’âme du chrétien.

  Selon le plan iconographique, les mosaïques de la cathédrale illustreront des scènes tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament, des figures allégoriques, des événements de la vie du Rédempteur, de la Bienheureuse Vierge Marie, du Saint Apôtre André, le Protecteur de la Roumanie et d’autres saints qui, à travers leur représentation, rendront le fondement de l’histoire de l’Église orthodoxe, de sorte que l’iconographie de la cathédrale comprendra:

  •  L’Église de l’âge apostolique, rendue par la représentation des 12 apôtres

  •  L’Église de l’âge patristique, des Saints Pères des Églises de langue grecque, syriaque, latine et slave

  •  l’Église orthodoxe roumaine, ancienne et contemporaine.

          En raison du caractère latin de l’Orthodoxie roumaine – souligné par le grand théologien P. Prof. Acad. Dr. Dumitru Stăniloae, qui remarque que le peuple roumain est d’une part latin, d’autre part élevé dans la spiritualité du Saint Pères de l’Église, aspects qui nous distinguent du point de vue de l’identité tant des Occidentaux que des peuples d’Orient et qui donnent naissance à une spiritualité unitaire qui définit l’existence de notre nation.

             Les saints qui seront peints dans la Cathédrale Nationale ne sont pas purement fortuits, derrière le choix se cache un vaste processus de documentation réalisé avec l’aide de  Mineï, un livre ecclésiastique où sont indiqués les services religieux, par mois et  jours, à travers lesquels sont présentées les vies et le zèle spirituel des saints, information qui sert de rendu pictural le plus profond et le plus proche possible de leur vie sainte.

           En plus des saints de l’église universelle, sur les murs de la cathédrale seront représentés les piliers de l’orthodoxie roumaine: les grands saints de la nation roumaine. Les saints roumains les plus célèbres occuperont un espace important, bien visible, afin d’être au plus près des fidèles.

             En outre, certains espaces à l’intérieur de la cathédrale seront dédiés à des saints moins connus, mais aussi à la peinture de saints confessionnels roumains dans les prisons communistes, tels que: le père Stăniloae, le père Sofian, le père Cleopa, Partenie Gherasim Iscu et d’autres.